Ossuaire de Sedlec (âmes sensibles s’abstenir)

 

A première vue, la chapelle funéraire de Tous-les-Saints, à Kutná Hora, n’a rien de très original… Mais vous réviserez probablement votre opinion une fois le seuil franchi !

L’histoire remonte à 1278, lorsqu’un abbé du couvent de Sedlec rapporte un peu de terre sainte de Jérusalem et en parsème le sol du cimetière. A partir de cet instant, il est considéré comme terre sainte lui-même et beaucoup désirent y être enterrés. Pendant la grande peste de 1318, ce sont plus de 30 000 personnes qui trouvent ici leur dernier repos, sans oublier les victimes de guerres ou les massacres de moines.

Puis des parties du cimetière sont supprimées et les squelettes rassemblés dans la chapelle, jusqu’au jour où, en 1511, un moine en fait six pyramides. Au cours d’une restauration au XVIIIème siècle, l’architecte chargé des travaux décide de pousser l’idée plus loin et d’utiliser ces matériaux abondants pour la décoration. L’Ossuaire de Sedlec commence à prendre sa forme actuelle, meublé et décoré des os de plus de 40 000 personnes. Le clou du spectacle : l’immense lustre central, composé d’au moins un exemplaire de chaque os du corps humain.

Eglise de l’Assomption de la Vierge et de Saint Jean-Baptiste

 

Fondée en 1280, elle est, avec sa nef de 92 mètres de long et 29 mètres de large, la plus grande église du pays jusqu’à la construction de la cathédrale Saint-Guy de Prague. Après les guerres hussites qui y provoquent des dégâts considérables, elle reste en ruine pendant près de trois siècles, ne subsistant que les murs d’enceinte et les piliers de soutènement. Après des travaux, elle est de nouveau consacrée en 1708, là aussi, l’extérieur gothique étant conservé alors que l’intérieur se transforme en baroque. Vous devez à une tentative de style épuré destiné à ne pas distraire de la prière les fenêtres sans vitraux qui offrent une luminosité peu commune dans ce type de bâtiment. Sa voûte est particulièrement impressionnante et vous pourrez vous en approcher en visitant les combles.

Le Blason de Kutná Hora

Le lion couronné indique que la ville appartient au royaume de Bohême alors que l’aigle représente l’autorité de l’empire romain. Les marteaux tenus dans leurs griffes soulignent le statut de ville minière. Vous trouverez parfois ce blason représenté avec deux mineurs le portant ou, comme dans la cathédrale Sainte-Barbe, entouré d’un mineur avec ses pioches et d’un hasplir, ces ouvriers qui étaient chargés de dégager les débris, armé de sa poulie.

Cathédrale Sainte-Barbe

 

La construction a débuté autour de 1388, mais comme c’était souvent le cas, entre les guerres et le manque de fonds, elle n’a été achevée que des siècles plus tard, ce qui donne des mélanges de style intéressants. D’extérieur gothique, certains éléments intérieurs sont repensés baroques avec la mode des XVII et XVIIIème siècles. A noter qu’il s’agit en réalité d’une église mais que l’architecte d’origine l’avait conçue comme une cathédrale et que sa splendeur lui vaut encore parfois cette qualification. Parce qu’elle se trouve à Kutná Hora, ville de mineurs, vous y trouverez de nombreux symboles représentant cette profession, ainsi que les blasons des familles enrichies par ces activités qui ont contribué au financement et à la construction de l’édifice. Sainte Barde est d’ailleurs la patronne des mineurs. Une visite des galeries vous permettra de voir l’envers du décor et notamment le mécanisme et quelques-uns des 4 000 tuyaux de l’orgue !

Kutná Hora

Au Moyen-Âge, la ville doit son succès à ses mines d’argent, qui en font l’une des plus prospères du pays et entraînent la construction d’églises, monuments et maisons parmi les plus riches de Bohême. A la fin du XIIIème siècle et au début du suivant, ce sont environ 10 000 mineurs qui travaillent ici. Les sources finissent par se tarir, les guerres se succèdent, et la ville perd de sa superbe, avant d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1995 et de retrouver un second souffle grâce au tourisme. A une soixantaine de kilomètres de Prague, elle se visite facilement sur une journée pour qui est basé dans la capitale.

Vyšehrad

Du tchèque výše qui signifie hauteur ou au-dessus et hrad qui signifie château, Výšehrad est un quartier situé sur une colline au sud de la Vieille Ville. C’est de là que la princesse Libuše aurait prophétisé la naissance de Prague au Xème siècle. Perchée sur les remparts qui entouraient son château, elle aurait désigné l’endroit où s’élève aujourd’hui la ville en annonçant « Il y a là-bas un homme en train d’équarrir le seuil de sa maison. Faites-y construire un fort solide […] et ainsi, de même que tous les princes et rois de ce monde doivent incliner la tête pour passer le seuil de leur maison, les plus puissants s’inclineront un jour devant le château et la ville qui s’établira en-dessous. »* Elle conseilla de nommer l’endroit Praha (Seuil en tchèque). Aujourd’hui, Výšehrad, moins fréquenté que le centre-ville, est un lieu très apprécié des locaux pour une balade dans les jardins un dimanche ensoleillé, pour admirer la citadelle et les restes des remparts, et pour la vue sur la Vltava et, au-delà, la ville prophétisée.

* Extrait de 77 légendes praguoises, Alena Ježková

Pont Svatopluk Čech

Il a fallu trois ans pour le construire au début du XXème siècle. A son achèvement en 1908, on lui a donné le nom d’un auteur tchèque qui venait de mourir. C’est l’un des plus petits ponts de la ville avec ses 169 mètres de longueur, et le seul décoré de sculptures de style Art Nouveau dans le pays.

Métronome Géant

Il s’élève sur la colline Letna, qui surplombe la rivière, à l’emplacement où se trouvait autrefois la plus grande statue de Staline au monde, qui a été dynamitée en 1962. Ce métronome rouge vif d’une hauteur de 23 mètres est visible de presque partout en ville, d’autant qu’il est éclairé la nuit. Le terrain juste derrière est aménagé pour le skateboard, alors en plus d’une belle vue sur Prague, vous pourrez passer le temps en admirant des figures… plus ou moins réussies !