Lors d’une visite de la nouvelle ville, le clou du spectacle est la place Venceslas, avec en fond le splendide musée national et au centre la statue du saint patron du pays, Wenceslas, érigée en 1912. David Cerny, encore lui, en a fait une parodie/hommage que l’on peut voir dans la galerie commerçante Lucerna, non loin : suspendus du plafond, le cheval retourné et le cavalier assis sur son ventre sont censés représenter le courage de Wenceslas, qui continue le combat malgré la mort sur le champ de bataille de sa monture.
Couronne de Saint Wenceslas
Commandée par Charles IV pour son couronnement, elle fait partie des joyaux de la couronne de Bohême. Seule une réplique est visible du grand public : l’original est dissimulé dans un endroit secret de la cathédrale Saint Guy derrière une porte à sept verrous, dont les clés sont en possession de membres du gouvernement : une au président, une au premier ministre, une au maire de la ville…
Parce qu’elle ne peut être portée que par le roi de Bohême et uniquement à l’occasion de son couronnement, la légende veut que quiconque la mette en dehors de ces circonstances soit destiné à mourir dans l’année. Sans doute Reinhard Heydrich, l’un des hauts commandants nazis et proches d’Hitler, vice-gouverneur de Bohême-Moravie, n’avait-il pas connaissance de cette histoire puisqu’il l’aurait arborée pour impressionner ses enfants… quelques mois avant d’être assassiné par des résistants tchèques en 1942.
Hanging Man
Bertha Von Suttner
Née à Prague le 9 juin 1843 au sein de la famille Kinsky, cette journaliste, écrivaine et pacifiste a été la première femme à recevoir le prix Nobel de la Paix, en 1905. Ce n’est que justice puisque, un temps secrétaire d’Alfred Nobel, elle lui aurait inspiré la création de cette branche de son prix à travers leurs correspondances. C’est son action au sein du bureau international de la paix, ainsi que la publication de son livre Bas les armes !, qui lui valent le Nobel. Elle meurt, peut-être heureusement, quelques semaines avant le début de la première guerre mondiale contre laquelle elle avait tenté de mettre en garde les gouvernements européens.
L’Art dans un Camp de Concentration
A Terezín se sont retrouvés tout ce que la République Tchèque comptait de peintres, musiciens, auteurs et chanteurs. L’exposition L’art dans un camp de concentration retrace la façon dont ces activités ont rendu la vie plus supportable à certains avec des concerts et représentations théâtrales d’enfants. L’une de ces enfants, Helga Weiss, a produit des dessins utilisés par les nazis pour promouvoir la vie dans le camp. Sur conseil de son père, elle se met aussi à dessiner ce qu’elle voit réellement et ses croquis, dissimulés dans des matelas, survivent. Ils ont été rassemblés dans Le journal d’Helga. A 15 ans, elle est déportée avec sa mère à Auschwitz et fait face à l’inévitable tri : d’un côté ceux capables de travailler, de l’autre ceux qui vont « prendre une douche ». Flairant le piège, elle ment sur son âge et celui de sa mère afin d’être envoyée dans la colonne de droite et échappe ainsi à la chambre à gaz. Toujours en vie aujourd’hui, elle vit dans l’appartement qu’elle occupait avant d’être déportée et donne régulièrement des conférences à l’université.
Terezín
Lorsque les nazis envahissent – assez facilement – la République Tchèque, la question de l’endroit où envoyer les Juifs ne se pose pas très longtemps : à proximité de Prague, l’ancienne forteresse militaire de Terezín s’impose d’elle-même. Il s’agit officiellement d’un camp de concentration et non d’extermination, mais entre les conditions de vie et d’hygiène lamentables et la surpopulation, environ 33 000 personnes y trouvent la mort, sans oublier les 88 000 qui sont déportés ensuite à Auschwitz, dont certains simplement pour réduire la population à l’occasion d’une visite de la Croix Rouge afin de donner l’illusion d’une ville saine et agréable.
La Traversée du Pont Charles en Stop-Motion
Basilique Saint-Pierre-et-Paul
Fondée il y a près d’un millénaire à Vysehrad à l’époque où le duc Vratislav II cherchait à concurrencer le château de Prague, cette somptueuse église a été remaniée plusieurs fois au cours de son existence, jusqu’à atteindre sa forme actuelle, néo-gothique avec un intérieur Art Nouveau, au tout début du XXème siècle.
Galerie des Figures en Acier
Memorial Jan Hus
Théologien, prédicateur, philosophe, et recteur de l’Université de Prague fondée par Charles IV, Jan Hus a été l’un des premiers réformistes d’Europe, bien avant Thomas Cromwell en Angleterre, et a inspiré le mouvement hussite. Le fond de sa pensée : il faut revenir à une église spirituelle et pauvre… Ce qui ne plait pas à tout le monde ! Accusé d’hérésie et excommunié, il se retrouve en conflit avec le roi de Bohême. Malgré le soutien du peuple, il est condamné à être brûlé vif le 6 juillet 1415 et devient un héros national. La date anniversaire de son supplice est aujourd’hui fériée.
C’est aussi à lui que l’on doit tous ces accents bizarres sur les consonnes dans l’orthographe tchèque. A une époque où le parchemin coûte très cher, ce linguiste économe cherche à gagner de la place en éliminant cette fâcheuse tendance germanique à avoir besoin de trois lettres pour écrire un son. Par exemple, sous ses recommandations, le « sch » devient š, le « tch » č.





























