La Cathédrale Saint-Guy

 

Entre les décès des architectes, les destructions dus à divers conflits, et même un incendie provoqué par la foudre, il aura fallu près de six siècles pour voir l’un des plus célèbres édifices de Prague complété ! Ses deux tours gothiques si reconnaissables sont celles que l’on voit sur toutes les cartes postales : dans l’enceinte du Château, tout en haut de la colline, elles sont visibles de presque n’importe où en ville et surplombent le Pont Charles et la Vltava.

Il y aurait de quoi écrire tout un roman sur son architecture, son Histoire et ses trésors, mais restons-en à une particularité politique originale : suite à sa nationalisation par le régime communiste en 1954, personne n’est vraiment sûr de savoir à qui elle appartient ! Depuis 1992, les procès et appels se succèdent pour savoir qui, de l’Eglise catholique ou de l’Etat, doit en être propriétaire, et elle a changé de mains plusieurs fois en moins de trois décennies. A l’heure actuelle, elle est entre celles de l’Etat, mais des négociations sont en cours…

Les Armoiries de Prague

Un autre symbole que vous trouverez partout en ville : sur les façades des bâtiments, les lampadaires, au cœur du calendrier de l’horloge astronomique, ou encore sur les plaques d’égouts ! En 1784, les quatre villes pragoises (la Vieille Ville, la Nouvelle Ville, le Petit Côté, et le Quartier du Château), ont été unifiées. La Prague moderne était née. Elle a alors décidé d’adopter pour blason le mur fortifié à trois tours et à la grille ouverte, laissant passer un bras brandissant une épée qui symbolise le courage de la Vieille Ville dans sa défense du Pont Charles au cours de la guerre de 30 ans.

L’Horloge Astronomique

Elle tourne depuis 1410 ! Ce chef-d’œuvre de mécanique, de peinture et de sculpture est sans doute l’horloge médiévale la plus célèbre du monde. Sur la façade d’une tour adossée à l’Hôtel de Ville, elle est composée de trois parties principales : un calendrier circulaire où l’on peut voir les mois de l’année et les signes du zodiaque ; le cadran lui-même, richement décoré et fort en symbolique et en astronomie ; et les sculptures représentant la vanité, l’avarice, la mort, et l’envie. Mais la véritable attraction, celle qui attire chaque année 700 000 curieux sur la place de la Vieille Ville, c’est le défilé des 12 apôtres aux petites fenêtres supérieures lorsque l’horloge sonne les heures de la journée. Un spectacle que vous pouvez voir en cliquant ici.

On dit qu’après l’avoir peaufinée en 1490, le maître horloger responsable des travaux aurait eu les yeux crevés afin d’éviter qu’il ne reproduise son prodige ailleurs.

Absintherie

Ici, vous pouvez réveiller le Verlaine qui est en vous : si sa fabrication en est très surveillée, l’absinthe n’est pas interdite. Les bars proposant cette liqueur qui peut atteindre les 90° sont légion, et on trouve aussi la fameuse Fée Verte sous d’autres formes, comme en sucettes ou infusée au cannabis. A noter que la plupart des Tchèques lui préfèrent la bière, avec de très nombreuses brasseries artisanales dans tout le pays, ou le Becherovka, une production locale qui fera l’objet d’un article dès que j’aurai eu le courage de tenter ! Après le saké japonais, je devrais y survivre…

La Tour Poudrière

Marquant la limite entre la Vieille Ville et la Nouvelle, ce bâtiment gothique datant de 1475 se trouve à l’emplacement d’une ancienne tour de garde médiévale. C’est aussi le chemin qu’utilisaient les rois de Bohême lors de leur procession de couronnement. Mais l’édifice ne fut jamais terminé, servit d’entrepôt pour de la poudre à canon au XVIIIème siècle, d’où son nom, et fut en partie détruit par des tirs prussiens. Il faudra attendre la deuxième moitié du XIXème siècle pour voir son achèvement. En haut de ses 65 mètres, on profite d’une vue à 360 degrés sur la ville de Prague et ses innombrables clochers.

Le Méridien de Prague

L’emplacement du méridien de Prague est marqué par une plaque dorée. Il a servi à donner l’heure exacte aux habitants pendant des siècles, grâce à une colonne dont l’ombre, à midi, s’allongeait sur cette ligne. La colonne a été détruite lors de protestations contre la monarchie de Habsbourg en 1918, mais la plaque est toujours bien là, sur la place de la Vieille Ville, non loin de l’horloge astronomique. Alors lorsque vous la visiterez, ne restez pas le nez en l’air à admirer les clochers et façades : baissez aussi les yeux !